C'était son ami, et donc le mien aussi.

Je viens d'apprendre sa mort ce matin. Il aimait les bêtes, il aimait les chats, Victoire l'appelait "Monsieur Le Chat" c'est pour dire. C'est lui qui venait s'occuper de Vénus quand nous partions en vacances, lui qui avait compris qu'elle était plus heureuse de cette solution, elle qui détestait être emmenée ailleurs, et surtout en famille d'accueil, sur le territoire d'un autre chat. Je me souviens d'une fois où je l'avais appelé pour lui demander une garde imprévue : "Bonjour, c'est la maman de Vénus...euh...je veux dire la maîtresse de Vénus..." Il ne s'était pas moqué de moi, alors que même mon homme était plié en deux. Vénus l'aimait comme un frère humain, un confident, elle l'avait reconnu tout de suite, dès le premier regard échangé : les chats ne se trompent jamais sur les hommes.

J'ai tant de peine parce que les hommes comme lui sont rares. Sa douceur et sa compréhension des animaux, son respect de la vie animale et humaine aussi...m'ont toujours forcée au respect et ont touché mon coeur. Il a lutté de longs mois, des années même contre la maladie et la mort, sans jamais se plaindre, avec courage, espoir et volonté. Aujourd'hui, je me dis qu'enfin il est en paix, il ne souffre plus, il peut se reposer...C'est une petite consolation, au milieu de ma grande peine, bien que je ne fasse pas partie de ses proches, juste une lointaine amie dont il devait sentir plus que savoir le lien.

Je sais que là-bas, tous ses petits amis l'ont accueilli et lui font la fête. Vénus est parmi eux, elle frotte sa tête contre ses jambes comme elle le faisait autrefois. Je veux garder cette image de lui, les genoux et les bras pleins à craquer de petits chats, de chiens et de matous qui lui font des câlins. Une larme coule sur ma joue.

Dis, Vénus, prend soin de Monsieur Le Chat. Lui aussi va bien s'occuper de toi, en m'attendant, tu vois c'est comme quand je partais en vacances, il est là.

Hommage à un ami des chats

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